Connaissance des mégalithes by Fernand Niel

Connaissance des mégalithes by Fernand Niel

Auteur:Fernand Niel [Niel, Fernand]
La langue: fra
Format: epub
Tags: BIB essais
ISBN: 9782221033197
Éditeur: Éd. Robert Laffont
Publié: 1976-04-01T22:00:00+00:00


L’hypothèse que tous les dolmens étaient primitivement enfouis n’est, en somme, qu’une conséquence du dolmen-tombeau. En 1931, on pouvait encore lire ceci : « Nous pensons que tous les dolmens, toutes les allées couvertes étaient, sans exception, recouverts par un tumulus et doivent être dès lors regardés comme des monuments funéraires. » Comment douter que ces monuments aient été des cavités sépulcrales, puisqu’ils étaient recouverts de terre ? En définitive, cette théorie répondait à bien des objections, moins nombreuses, toutefois, que les arguments contraires. En 1603, un écrivain britannique décrivait le dolmen de Penter-Ifan, tel qu’il est de nos jours, c’est-à-dire sans la moindre trace de ce qui aurait pu être autrefois un tumulus. Trois siècles plus tard, on estimait, sans autre preuve, que celui-ci avait dû disparaître entre 1500 et 1600. Mais alors, pourquoi et quand a-t-on appelé ce dolmen « le Palet d’Arthur » ?

Les vrais dolmens complètement enterrés sous tumulus demeurent rares. La plupart sont localisés dans le Morbihan et en Andalousie. Le seul qui nous paraît indubitable — encore serions-nous désireux d’effectuer quelques vérifications —, est celui de Kercado, à Carnac, où le dolmen est recouvert d’un monticule de terre, lui-même dominé par un menhir. Sur quelques cas isolés, mais spectaculaires, on a échafaudé une théorie, abusivement étendue à l’ensemble dolménique.

Par contre, il existe en bien plus grand nombre des dolmens sur tumulus. On peut citer, entre autres, Distré (Maine-et-Loire), la Serre-Bussières-Vieille (Creuse), Laumière (Aveyron), Arthon (Indre), Saint-Flour (Cantal), Wismar (Mecklenbourg), Pullicondah (Indes), etc. On en trouve un peu partout, au Danemark, en Afrique du Nord, en Angleterre… Il faut vraiment être entiché d’une idée, comme l’étaient les frères de Mortillet18 ou de bien mauvaise foi, pour voir, dans ces tumuli sous dolmens, les restes de ceux qui auraient autrefois recouvert le monument !

On connaît aussi des dolmens portant des gravures sur les faces extérieures des tables ou des montants, notamment en Bretagne et dans les pays scandinaves. Enfin, il est une catégorie de monuments dont on ne tient pas compte : ceux dont les supports, en forme de piliers, laissent entre eux beaucoup plus de vide que de plein. Comment parler de « cavité sépulcrale » devant des dolmens tels ceux de Castle Wellan, de Teleilat Ghassul, de Lanyon, de Brantôme, de Ty-er-Mané et de tant d’autres ? Si ces monuments avaient dû être autrefois enterrés, il aurait fallu créer un système de protection, afin d’empêcher la terre et les cailloux d’envahir le dessous de la table. C’est pourquoi on ne devrait jamais rencontrer un dolmen avec un espace trop important entre ses montants.

Nous ne cesserons jamais de le répéter : il est regrettable que l’idée du dolmen sous tumulus ait prévalu chez les pontifes de l’archéologie préhistorique. Par un effort dé l’imagination seulement, nous pouvons nous figurer ce qu’étaient, vues de l’extérieur, ces grandioses réalisations. Félicitons-nous que l’on n’ait pas disposé du temps et des crédits nécessaires : plus un dolmen ne serait aujourd’hui visible !



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